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NEUROSCIENCES : RECHERCHES

 
 

43. NEUROSCIENCES

La Plasticité du Cerveau

 

Unique, votre cerveau l'est bel et bien. Et ce n'est pas donner dans l'effet de style que de l'écrire, ni vouloir flatter le narcissisme de chacun. C'est exprimer en termes simples et réjouissants ce que les scientifiques nous disent aujourd'hui. Hier encore, ce qui semble des siècles, le dogme prévalait d'un cerveau adulte figé, doté de son compte de neurones et condamné à les perdre en prenant de l'âge. Oh, le compte était généreux ! 100 milliards de cellules nerveuses, avec un nombre de connexions faramineux, de l'ordre d'un million de milliards... Reste que la vision d'ensemble demeurait sombre. D'abord l'embellie : aux premiers temps de la vie, que ce soit in utero, nourrisson ou jeune enfant, le petit de l'homme ne cessant d'apprendre, on voyait ses réseaux neuronaux s'étendre et se connecter à qui mieux mieux... Mais patatras, arrivait vite la retombée : inexorablement, au cours de l'existence (a fortiori en fin de vie), ce bel ensemble élaboré dans la jeunesse ne se trouvait destiné qu'à une chose, s'éroder, voire se délabrer.

Changement radical. Le message actuel de la science a viré à 180° et il semble révolutionnaire ! Déjà chez les souris (lire p. 58), on a pu découvrir que les neurones, loin de former un seul paquet-cadeau de naissance, ne cessent de se renouveler. En clair, il existe des zones où se forment en permanence de nouvelles cellules neuronales, et dans lesquelles l'organe tout entier puise de quoi renforcer ses réseaux existants.

Comme si ça ne suffisait pas, les dendrites se mettent de la partie. Phénomène prouvé chez l'homme : jouez de la musique, pratiquez le golf ou la natation, escrimez-vous sur des grilles de mots croisés... et votre cerveau suivra. Sa force s'appelle plasticité. Dans les zones prévues à cet effet (aires visuelles, motrices, etc.), les cellules font pousser leurs extrémités, tels des rameaux dans une forêt déjà dense. Et voilà pourquoi votre cerveau est unique. Comme l'est celui du chauffeur de taxi obligé de se souvenir (du moins avant que le GPS ne l'aide !) des noms de milliers de rues et de leur localisation. Comme l'est celui du joueur de tennis qui doit affûter son revers, repérer les distances du court au centimètre près. Comme l'est celui de la ballerine qui, perchée sur la pointe de ses chaussons, pose et relève parfaitement la jambe sous son tutu. Comme l'est celui de monsieur et madame Tout-le-monde, qui a emmagasiné depuis toujours des souvenirs en propre, un apprentissage forcément personnel, des histoires d'amour bien singulières aussi.

Un cerveau d'Homo sapiens, soit ! (et non de l'espèce chimpanzé, lézard ou calmar...) Mais surtout un cerveau d'individu, que son heureux possesseur a les moyens de faire évoluer. Pas étonnant que certains neuropsychologues proposent déjà des programmes et des jeux pour son entraînement. Et pas seulement à l'intention de ceux qui seraient défaillants, atteints de maladies graves telles Alzheimer ou Parkinson. Mais pour vous et moi, et à tout âge. Car une chose est sûre : le cerveau ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.

Dominique Leglu

Sciences et Avenir – Septembre 2007

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