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NEUROSCIENCES : RECHERCHES

 
 

9. NEUROSCIENCE

L’anorexie, un processus addictif ?

Des mécanismes neuronaux similaires seraient impliqués dans la baisse d’appétit provoquée par des drogues comme l’ecstasy et par l’anorexie, selon une étude menée sur des rongeurs.

Sachant que des drogues comme la cocaïne, les amphétamines ou l’ecstasy réduisent ou coupent l’appétit de ceux qui les consomment, des chercheurs du CNRS et de l’Inserm ont comparé les circuits neuronaux impliqués dans l’action de ces drogues avec ceux de l’anorexie . Valérie Compan (CNRS, Montpellier) et ses collègues soupçonnent l’anorexie de passer par les mêmes circuits de la récompense que les drogues.
Au cœur du noyau accumbens, l’une des région de notre cerveau, se trouvent un grand nombre de récepteurs à la sérotonine, un neurotransmetteur délivré en plus grande quantité lors de la prise de produits psychostimulants (cocaïne, amphétamines, ecstasy, etc). Compan et ses collègues ont constaté que l’activation des récepteurs à la sérotonine 5-HT4 chez les souris entraînait une baisse de leur appétit et la production importante d’un peptide, le CART (cocaine and amphetamine regulated transcript).

Lorsque les chercheurs ont augmenté les taux de CART chez les souris, elles ont boudé leur repas, à l’inverse lorsqu’ils ont bloqué l’action du peptide elles ont mangé davantage. Compan et ses collègues ont ensuite créé des souris privées des récepteurs 5-HT4 et ont observé qu’elles n’étaient plus sensibles à l’effet coupe-faim de l’ecstasy, montrant que ces récepteurs étaient important dans la régulation de l’appétit liée à la prise de drogue.

Des taux élevés du peptide CART ont été détectés par plusieurs études chez des consommateurs de psychostimulants et au moins par une étude chez des femmes atteintes d’anorexie. Les chercheurs, qui publient leurs travaux dans les Proceedings of the National Academy of Science, suggèrent que l’anorexie pourrait déclencher un processus de récompense similaire à la drogue, créant une addiction à cette dangereuse spirale de privation. Les récepteurs 5-HT4 pourraient offrir une nouvelle cible d’attaque pour traiter cette maladie, selon les chercheurs.

C.D.
Sciences et Avenir.com
(02/10/07)

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