7. CHRONOBIOLOGIE
Changement d’heure, changement de rythme.
Une étude financée par l’Union Européenne démontre que les changements d’heure peuvent perturber, particulièrement en été, l’horloge biologique de l’organisme.
Depuis 30 ans le rituel est inchangé : en automne et au printemps l’heure change et il faut régler ses montres. Instituée, suite au premier choc pétrolier, cette transition horaire est censée économiser de l’énergie en faisant correspondre l’activité humaine avec l’ensoleillement. Même si un quart de la population mondiale est soumise à ce rythme peu d’études ont été réalisées sur les effets du changement d’heure sur la physiologie et le comportement.
Le projet EUCLOCK, financé par l’UE, a évalué l’effet de cette ingérence sur notre rythme circadien (journalier). L'horloge biologique est un processus naturel fondamental qui permet aux organismes d'anticiper les changements de l'environnement quotidien en ajustant le comportement, la physiologie et la régulation des gènes. Cette situation se répercute sur la santé et la qualité de vie, dans la régulation du sommeil et du bien-être ainsi que sur bien d’autres fonctions de l’organisme.
Dans le cadre d’EUCLOCK les chercheurs ont étudié le sommeil de plus de 5000 personnes. Ils en ont conclu que les rythmes de sommeil et d'activité s'adaptaient facilement au changement d'heure à l'automne. Par contre, l’adaptation à l’heure d’été est plus problématique : les personnes ayant tendance à aller au lit plus tard et à se lever plus tard (à chronotype tardif) sont particulièrement perturbées par ce changement. Les caractéristiques de leurs activités journalières sont très perturbées. Leur rythme biologique conserve le rythme classique, c'est-à-dire le rythme de l'heure d'hiver, mais leurs obligations sociales les contraignent à s'adapter au changement d'heure tout l'été.
Les scientifiques n’en concluent pas encore que les changements d’heure ont des effets sur la santé à long terme. Cette étude démontre en tout cas que les transitions DST (pour daylight saving time) ont une influence sur l’Homme et que certaines personnes à chronotype tardif pourraient voir leur rythme de vie fortement perturbé avec la possibilité d’un impact sanitaire réel.
J.I.
Sciences et Avenir.com
29/10/07