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NEUROSCIENCES : RECHERCHES

 
 

273. NEUROSCIENCES & PSYCHOLOGIE

La consommation de cannabis augmente un risque plus élevé de troubles anxieux

 

Résumé : Une étude approfondie a révélé une association significative entre les visites aux urgences pour consommation de cannabis et le développement de nouveaux troubles anxieux.

En analysant les données sur la santé de plus de 12 millions d’Ontariens, la recherche a révélé que les personnes qui cherchaient des soins d’urgence pour consommation de cannabis présentaient un risque presque quatre fois plus élevé de recevoir un diagnostic de trouble anxieux dans les trois ans, par rapport à la population générale. De plus, l’étude met en évidence le potentiel de la consommation de cannabis à exacerber les symptômes d’anxiété existants.

Ces résultats soulignent les complexités de la consommation de cannabis et son impact sur la santé mentale, remettant en question la perception du cannabis comme une substance inoffensive et soulignant la nécessité de faire preuve de prudence dans son usage médical ou récréatif.

 

Faits marquants:

1. Les personnes nécessitant des soins d’urgence pour consommation de cannabis présentaient un risque 3,9 fois plus élevé de développer de nouveaux troubles anxieux par rapport à la population générale.

2. L’étude a également révélé un risque 3,7 fois plus élevé de troubles anxieux graves ou aggravés suite à des visites aux urgences liées au cannabis.

3. Cette recherche approfondie suggère une relation causale potentielle entre la consommation de cannabis et une anxiété accrue, plaidant contre son utilisation comme traitement des symptômes d’anxiété.

Source : CIEM

 

Selon une nouvelle étude, 27 % des personnes ayant consulté aux urgences pour consommation de cannabis ont développé un nouveau trouble anxieux dans les trois ans.

Dirigée par des chercheurs de l’Institut de recherche Bruyère, du Département de médecine familiale de l’Université d’Ottawa, de l’Hôpital d’Ottawa et de l’ICES, il s’agit de la plus grande étude sur la relation entre la consommation de cannabis et l’anxiété à ce jour.

 

273 neurosciences psychologie

L’étude actuelle révèle que la consommation de cannabis peut aggraver l’anxiété et constitue à ce jour la plus grande étude sur cette question. Crédit : Actualités des neurosciences

 

L'étude publiée aujourd'hui dans la revue en libre accès eClinical Medicine de The Lancet a porté sur plus de 12 millions de personnes vivant en Ontario, au Canada, entre 2008 et 2019, qui n'avaient jamais reçu de diagnostic ou de traitement pour l'anxiété.

Les chercheurs ont utilisé les données des dossiers de santé de l’ICES pour comparer le risque de développer un trouble anxieux chez les personnes ayant consulté aux urgences pour consommation de cannabis par rapport à la population générale.

«Nos résultats suggèrent que les personnes nécessitant un traitement aux urgences pour consommation de cannabis couraient à la fois un risque considérablement accru de développer un nouveau trouble anxieux et de ressentir une aggravation des symptômes de troubles anxieux déjà existants», explique l'auteur principal, le Dr Daniel Myran, titulaire d'une chaire de recherche du Canada. en responsabilité sociale à l'Université d'Ottawa, scientifique adjoint de l'ICES, chercheur à l'Institut de recherche Bruyère et chercheur clinicien à l'Hôpital d'Ottawa.

Les principales conclusions de l’étude comprennent :

· Risque d'un nouveau trouble anxieux : en trois ans, 27,5 % des personnes ayant eu une visite aux urgences pour consommation de cannabis ont reçu un diagnostic de nouveau trouble anxieux en ambulatoire, aux urgences ou à l'hôpital, contre 5,6 % de la population générale, soit 3,9 fois. risque accru après prise en compte des facteurs sociaux et d’autres diagnostics de santé mentale.

· Risque de troubles anxieux graves ou qui s'aggravent : en trois ans, 12,3 % des personnes qui ont eu une visite à l'urgence pour consommation de cannabis ont été hospitalisées ou ont été consultées aux urgences pour un trouble anxieux, contre 1,2 % de la population générale, soit un risque 3,7 fois plus élevé. après avoir pris en compte les facteurs sociaux et d’autres diagnostics de santé mentale.

· Chez les personnes ayant eu une visite aux urgences où le cannabis était la principale raison de la visite, le risque d'être hospitalisé ou de subir une visite aux urgences pour un trouble anxieux a augmenté de 9,4 fois par rapport à la population générale.

· Les hommes, les femmes et les individus de tous âges ayant consulté aux urgences pour consommation de cannabis présentaient un risque élevé de développer de nouveaux troubles anxieux par rapport à la population générale. Il est important de noter que les jeunes adultes (10 à 24 ans) et les hommes couraient un risque particulièrement élevé.

Il y a un débat en cours pour savoir si la consommation de cannabis amène les individus à développer des troubles anxieux ou si une partie de la relation entre la consommation de cannabis et l'anxiété reflète l'automédication des symptômes d'anxiété avec du cannabis.

L’étude actuelle révèle que la consommation de cannabis peut aggraver l’anxiété et constitue à ce jour la plus grande étude sur cette question.

Quelle que soit la causalité, les auteurs mettent en garde contre l’utilisation du cannabis pour traiter les symptômes d’anxiété étant donné le manque de preuves de son effet, le fait que son utilisation peut retarder d’autres traitements fondés sur des preuves et le risque potentiel qu’il aggrave considérablement les symptômes d’anxiété.

« La consommation de cannabis a rapidement augmenté au Canada au cours des 15 dernières années et il existe un sentiment général selon lequel le cannabis est relativement inoffensif ou présente des avantages pour la santé. Notre étude prévient que chez certaines personnes, une consommation excessive de cannabis peut augmenter le risque de développer des troubles anxieux », explique le Dr Myran.

 

À propos de cette actualité de recherche sur le cannabis et l’anxiété

Auteur : Misty Pratt

Source : ICES

Contact : Misty Pratt – ICES

Image : L'image est créditée à Neuroscience News

Recherche originale : accès libre.
« Développement d'un trouble anxieux suite à une visite aux urgences en raison de la consommation de cannabis : une étude de cohorte basée sur la population » par Daniel Myran et al. Médecine clinique

 

Abstrait

Développement d'un trouble anxieux suite à une visite aux urgences en raison de la consommation de cannabis : une étude de cohorte basée sur la population

Arrière-plan

Il existe une incertitude persistante quant à savoir si la consommation de cannabis augmente le risque de développer un trouble anxieux. Dans cette étude, nous avons estimé le risque d'avoir une visite médicale incidente pour un trouble anxieux à la suite d'une visite aux urgences (SU) pour consommation de cannabis et avons exploré les facteurs associés à un risque accru.

Méthodes

Nous avons utilisé des données administratives sur la santé pour réaliser une étude de cohorte basée sur la population de tous les individus âgés de 10 à 105 ans n'ayant jamais consulté de soins de santé pour des troubles anxieux en Ontario, au Canada, entre janvier 2008 et mars 2019. Nous avons comparé le risque d'avoir un incident de santé visite pour un trouble anxieux au service d'urgence ou à l'hôpital (analyse primaire) ou en outre en ambulatoire (analyse secondaire) pour les personnes ayant une visite incidente au service d'urgence pour cannabis aux membres de la population générale en utilisant des fonctions d'incidence cumulative et des modèles de risque spécifiques à la cause ajustés pour les facteurs de confusion pertinents.

Résultats

Notre étude a inclus 12 099 144 personnes âgées de 10 à 105 ans sans soins préalables pour un trouble anxieux aux urgences ou à l’hôpital, dont 34 822 (0,29 %) ont eu une visite incidente aux urgences en raison du cannabis. Dans les 3 ans suivant une visite incidente à l'urgence due au cannabis, 12,3 % (n = 4 294) des personnes ont eu une visite incidente à l'urgence ou une hospitalisation pour un trouble anxieux, soit un facteur de 3,7 (rapport de risque ajusté [aHR] 3,69 IC à 95 % 3,57 –3,82) risque accru par rapport à la population générale (1,2 %). Dans une analyse secondaire, excluant davantage les personnes ayant déjà reçu des soins ambulatoires pour troubles anxieux, 23,6 % des personnes ayant eu une visite aux urgences en raison du cannabis ont eu une visite ambulatoire incidente, une visite aux urgences ou une hospitalisation pour un trouble anxieux dans les 3 ans, contre 5,6 % des individus dans la population générale (aHR 3,88, IC à 95 % 3,77–2,99). Le risque d’avoir une visite médicale incidente pour un trouble anxieux était plus élevé chez les personnes ayant eu des visites aux urgences pour consommation de cannabis que dans la population générale, tous âges et sexes confondus. Cependant, les hommes plus jeunes ayant consulté aux urgences pour consommation de cannabis (HRa 5,67, IC à 95 % 5,19-6,21) présentaient un risque plus élevé par rapport à la population générale que les femmes plus jeunes consommant du cannabis (HRa 3,22, IC à 95 % 2,95-3,52).

Interprétation

Les visites aux urgences pour consommation de cannabis étaient associées à un risque accru de visite médicale incidente pour un trouble anxieux, en particulier chez les jeunes hommes. Ces résultats ont d’importantes implications cliniques et politiques compte tenu de la consommation croissante de cannabis au fil du temps et de la tendance à la légalisation du cannabis.

Financement

Instituts de recherche en santé du Canada.

 

Mars 2024

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