356. NEUROSCIENCES & PSYCHOLOGIE
Sommeil : Risques de dépression plus élevés pour les couche-tard
Résumé : Une nouvelle étude révèle que veiller tard, connu sous le nom de « chronotype du soir », est associé à un risque accru de dépression.
Les chercheurs ont analysé les données de 546 étudiants universitaires et ont constaté que ce lien est influencé par la qualité du sommeil, la consommation d’alcool et le niveau de pleine conscience. Les chronotypes du soir dormaient moins bien, consommaient davantage d'alcool et faisaient preuve d'une plus faible pleine conscience que les chronotypes du matin. L'étude suggère que ces facteurs pourraient contribuer aux risques pour la santé mentale des jeunes adultes.
Faits essentiels :
- La qualité du sommeil est importante : les chronotypes du soir ont signalé un sommeil plus médiocre, affectant la santé mentale.
- Lien avec la pleine conscience : des niveaux de pleine conscience inférieurs étaient liés à un risque de dépression plus élevé.
- Impact de l’alcool : les dormeurs tardifs consomment davantage d’alcool, ce qui augmente encore le risque de dépression.
Source : PLOS
La pleine conscience, la qualité globale du sommeil et la consommation d'alcool pourraient aider à expliquer pourquoi les personnes qui veillent tard ont un risque plus élevé de dépression, selon une nouvelle étude publiée le 19 mars 2025 dans la revue en libre accès PLOS One par Simon Evans de l'Université de Surrey, au Royaume-Uni, et ses collègues.
Des recherches antérieures ont montré que les couche-tard qui veillent tard, appelés « chronotypes du soir », présentent davantage de symptômes de dépression que les personnes qui se lèvent tôt, ou « chronotypes du matin ».
Compte tenu de ces réserves, les auteurs concluent que les interventions ciblant la pleine conscience, le sommeil et la consommation d'alcool pourraient réduire le risque de dépression, notamment chez les jeunes adultes. Crédit : Neuroscience News
Dans cette nouvelle étude, Evans et ses collègues ont recueilli des données auprès de 546 étudiants universitaires à l'aide d'un questionnaire en ligne. Ces données comprenaient des informations autodéclarées sur les habitudes de sommeil, la pleine conscience, les tendances à la rumination, la consommation d'alcool et les niveaux de dépression et d'anxiété.
L'étude a confirmé que les personnes ayant un chronotype du soir présentaient un risque nettement plus élevé de dépression, et que ce lien pouvait s'expliquer par des différences de pleine conscience, de qualité du sommeil et de consommation d'alcool. En moyenne, les chronotypes du soir présentaient une qualité de sommeil moins bonne, une consommation d'alcool plus élevée et agissaient avec moins de pleine conscience que les chronotypes du matin.
L'étude a été limitée dans sa capacité à prouver un lien de cause à effet en raison de sa conception transversale, qui ne s'appuyait que sur des données recueillies à un seul moment. De plus, les résultats pourraient ne pas s'appliquer à des tranches d'âge autres que les étudiants universitaires inclus dans l'étude.
En gardant ces réserves à l’esprit, les auteurs concluent que les interventions visant la pleine conscience, le sommeil et la consommation d’alcool pourraient avoir le potentiel de réduire le risque de dépression, en particulier chez les jeunes adultes.
Les auteurs ajoutent : « Étant donné que de nombreux jeunes adultes souffrent de problèmes de santé mentale, les résultats de cette étude sont particulièrement importants : de nombreux jeunes adultes ont tendance à se coucher tard et les résultats indiquent comment des interventions pourraient être mises en œuvre pour réduire leur risque de dépression. »
À propos de cette actualité sur la recherche sur le sommeil et la dépression
Auteur : Hanna Abdallah
Source : PLOS
Contact : Hanna Abdallah – PLOS
Image : L'image est créditée à Neuroscience News
Recherche originale : Accès libre.
« La pleine conscience influence l'association entre chronotype et symptômes dépressifs chez les jeunes adultes », par Yatagan Sevim G et al. PLOS ONE
Abstrait
La pleine conscience sert de médiateur dans l’association entre le chronotype et les symptômes dépressifs chez les jeunes adultes
Arrière-plan
Le chronotype influence le risque de dépression, les personnes de type vespéral étant plus à risque, bien que les raisons de ce phénomène restent incertaines. Parmi les facteurs médiateurs potentiels figurent la pleine conscience, la qualité du sommeil, la rumination et la consommation d'alcool, mais les recherches manquent.
Méthodes
Nous avons exploré le rôle de ces facteurs dans l’association entre le chronotype et les symptômes dépressifs chez les jeunes adultes, en utilisant des données transversales recueillies auprès d’un échantillon d’étudiants universitaires ( N = 546).
Résultats
Les types du soir présentaient des niveaux significativement plus élevés de symptômes dépressifs, une qualité de sommeil plus médiocre, des niveaux plus faibles d'« agir en conscience » et de « description », ainsi qu'une rumination et une consommation d'alcool plus élevées. Les analyses de médiation ont montré que le lien entre chronotype et dépression était entièrement médiatisé par « agir en conscience », « description », la qualité du sommeil et la consommation d'alcool.
Limites
Seules des mesures subjectives ont été utilisées et, en raison de la conception transversale, aucune inférence causale ne peut être tirée.
Conclusion
Les résultats de la médiation mettent en lumière le rôle crucial de facettes spécifiques de la pleine conscience, du sommeil et de la consommation d’alcool pour expliquer pourquoi les types du soir présentent un risque plus élevé de dépression ; les résultats sont importants pour les interventions potentielles visant à réduire le risque de dépression chez les jeunes adultes en particulier.
Avril 2025