Ruby Villar-Documet - Psychologue clinicienne, Psychothérapeute
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L'autisme Asperger (TSA)
Approche clinique, psychologique et Neurofeedback

Syndrome Asperger Adulte

4 - Le fonctionnement d’un cerveau atteint du Syndrome Asperger en relation aux Signes cliniques

La multiplication des recherches et les progressions technologiques d’affinage en imagerie cérébrale, nous ont permis de mieux comprendre la raison pour laquelle les sujets autistes traitent l’information d’une façon différente.

Développement atypique du cerveau et la croissance :

A la naissance, le cerveau des enfants avec le Syndrome Asperger est de taille normale.

Durant les 4 premières années, certaines régions du cerveau vont se développer plus vite que la moyenne, chez beaucoup d’enfants qui, plus tard, développeront un Syndrome Asperger.

Ensuite, la croissance ralentit de telle manière que, souvent, lorsque l’enfant est en âge de fréquenter l’école primaire, les différences ne sont plus très importantes.

Cerveau : Matière blanche et matière grise

Cette croissance initiale excessive est observée tant dans la substance grise que dans la substance blanche du cerveau.

La substance grise est distribuée dans le cortex (surface des hémisphères cérébraux et du cervelet), et plus profondément, dans les noyaux (ex. thalamus, hypothalamus), dans le tronc cérébral et la colonne vertébrale. La substance grise du cerveau contient les corps cellulaires des cellules nerveuses (neurones).

Les cellules grises ont pour fonction le traitement de l’information.

La substance blanche contient les fibres nerveuses (axones des cellules nerveuses) entourées d'une gaine de myéline protectrice (voyez l'illustration d'un neurone plus bas). La myéline, qui donne la couleur blanche, agit comme un isolant qui facilite la transmission des signaux transmis par les fibres nerveuses.

Les cellules blanches assurent la communication entre les cellules nerveuses.

La substance grise est constituée principalement de cellules nerveuses tandis que la substance blanche est composée de fibres nerveuses ou de connexions entre les cellules nerveuses.

Les zones cérébrales intervenant dans les compétences sociales, la communication et la motricité vont avoir une croissance supérieure chez les enfants avec autisme.

Au cours du développement des enfants avec autisme, le processus normal « d’élagage » des connexions qui ne sont pas ou peu utilisées ne se ferait pas comme chez les enfants ordinaires.

Si les connexions inutiles sont insuffisamment réduites, les liaisons moins fonctionnelles restent intactes, ce qui peut mener à une coopération moins efficace entre les différentes zones du cerveau. Cela constituerait vraisemblablement l’explication des particularités au niveau de la substance blanche chez les personnes avec un Syndrome Asperger.

Différences cérébrales :

  1. Des études préliminaires s'orientent sur l'élargissement des aires temporales et pariétales, et l'augmentation de la matière grise.
  2. Chez les personnes Asperger, les études en imagerie, montrent un dysfonctionnement du « cerveau social » touchant particulièrement le lobe frontal et les régions temporales du cortex.]
  3. Un dysfonctionnement du cervelet est également évoqué, il serait impliqué dans la maladresse et les problèmes de coordination des mouvements, entraînant une insuffisance dans la capacité à associer les entrées sensorielles avec les commandes motrices appropriés.
  4. Des recherches anciennes avaient penché pour un dysfonctionnement de l'hémisphère cortical droit, rapprochant ce syndrome du trouble de l'apprentissage non-verbal.
  5. Image du cerveau Asperger
  6. Comparaison des zones de compréhension orale et visuelle du cerveau neurotypique et du cerveau asperger.
  7. Enfin, d'autres anomalies ont été détectées au niveau du système dopaminergique en ce qui concerne la dopamine présynaptique. Elles sont similaires à celles que l'on constate dans les cas de schizophrénie.
  8. Un dysfonctionnement de l’amygdale a été également signalé, fonctionnement atypique qui serait impliqué dans le manque de théorie intuitive de l'esprit (mentalisation), assigné aux personnes atteintes du Syndrome Asperger.

Différences dans la connectivité :

  1. On constate aussi bien une augmentation, qu'une diminution de la connectivité dans certaines parties du cerveau.

  2. Il semble y avoir aussi, un surplus de connexions à l’intérieur de certaines régions du cerveau et un déficit de connexions entre des zones du cerveau qui sont plus éloignées les unes des autres.

  3. Ces liaisons fonctionnent alors :
    - De manière moins efficace ; de telle sorte, que les personnes avec un Syndrome Autistique perçoivent moins vite le lien entre ce qu’elles perçoivent et ce qu’elles connaissent déjà.
    - Il leur est également plus difficile d’intégrer une information isolée à un ensemble significatif, ce qui leur fait parfois ressentir le monde comme chaotique.
  4. Spécificités des Mini colonnes transportant l’information. L’information est envoyée via le noyau des mini-colonnes et des fibres inhibitrices qui l’entourent et signalent, que les unités voisines sont activées.
  5. Cerveau

  6. Dans certaines zones du cerveau des personnes avec autisme, les mini-colonnes sont plus petites, plus nombreuses et leurs cellules ont une structure différente. En raison de la construction différente des mini-colonnes au niveau des fibres inhibitrices, les stimulations ne restent pas à l’intérieur de ces mini-colonnes, mais migrent vers des mini-colonnes proches qui amplifient leur effet. Ceci pourrait expliquer la surstimulation et l’hypersensibilité chez les personnes ayant le Syndrome Asperger.
  7. Le réseau qui relie le médial préfrontal au cortex temporal, possède une mauvaise connectivité.
  8. L'amygdale et les ganglions de la base ont été mis en cause, aboutissant à la conclusion que « la connectivité fonctionnelle des structures du lobe temporal médian est spécifiquement anormale chez les personnes atteintes du syndrome d'Asperger ».
Amygdale et cerveau

 

L’amygdale est donc cette structure ayant un peu la taille et la forme d’une amande et qu’on a traditionnellement étiquetée comme le « système d’alarme » du cerveau. L’amygdale est essentielle à notre capacité de ressentir et de percevoir chez les autres certaines émotions.

 

Références :
16- Frith 2004, p. 672-68
79- (en) E. Gowen et R. C. Miall, « Behavioural aspects of cerebellar function in adults with Asperger syndrome », Cerebellum, vol. 4, no 4,‎ 2005,p. 279-89 
80- (en) David E. Welchew, Chris Ashwin, Karim Berkouk, Raymond Salvador, John Suckling et Simon Baron-Cohen, « Functional disconnectivity of the medial temporal lobe in Asperger’s syndrome », Biological psychiatry, vol. 57, no 9,‎ mai 2005, p. 991–998
81- (en) H. L. Gunter, M. Ghaziuddin et H. D. Ellis, « Asperger syndrome: tests of right hemisphere functioning and interhemispheric communication », J. Autism. Dev. Disord., vol. 32, no 4, août 2002, p. 263-81
82- (en) Taina Nieminen-von Wendt, Liisal Metsähonkala, Tuula A. Kulomäki, Sargo Aalto, Taina Autti, Raija Vanhala, Olli Eskola, Jörgen Bergman, Jarmo Hietala et Lennart O. von Wendt, « Increased presynaptic dopamine function in Asperger syndrome », Clinical Neuroscience and Neuropathology, vol. 15, no 5,‎ 9 avril 2004, p. 757-760
Att 121 - Tony Attwood, « Syndrome d'Asperger », dans Traité Européen de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Lavoisier, 2012 Attwood 2012, p.300
Att 126- Tony Attwood, « Syndrome d'Asperger », dans Traité Européen de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Lavoisier, 2012 Attwood 2012, p.301
83- en) Simon Baron-Cohen, A. M. Leslie et Uta Frith, « Does the autistic child have a “theory of mind”? », Cognition, vol. 21,‎ 1985, p. 37-46
Tra2.83  Traduction libre de « Our results strongly support the hypothesis that autistic children as a group fail to employ a theory of mind ».
Tra3.16  Traduction libre de : « Experimental evidence suggests that individuals with Asperger syndrome may lack an intuitive theory of mind 
84- Deux études concluent que l'amygdale ne joue pas son rôle dans la reconnaissance des émotions chez les Asperger :
(en) C. Fine, J. Lumsden et R. J. Blair, « Dissociation between 'theory of mind' and executive functions in a patient with early left amygdala damage », Brain, vol. 124, février 2001, p. 287-98
(en) Yi-Li Tsenga, Han Hsuan Yangc, Alexander N. Savostyanovd, Vincent S.C. Chiena et Michelle Lioua, « Voluntary attention in Asperger's syndrome: Brain electrical oscillation and phase-synchronization during facial emotion recognition », Research in Autism Spectrum Disorders,vol. 13–14,‎ mai 2015, p. 32–51
85- (fr) (en) H. Duverger, D. Da Fonseca, D. Bailly et C. Deruelle, « Theory of mind in Asperger syndrome [Syndrome d’Asperger et théorie de l’esprit] », L'Encéphale, vol. 33, no 4, partie 1, septembre 2007, p. 592–597
86-  (en) P. Rueda, P. Fernández-Berrocala et Simon Baron-Cohen, « Dissociation between cognitive and affective empathy in youth with Asperger Syndrome », European Journal of Developmental Psychology, vol. 12, no 1,‎ 2015, p. 85-98 
87- (en) Uta Frith et F. Happe, « Theory of mind and self-consciousness: What is it like to be autistic? », Mind and Language, vol. 14, no 1,‎ 1999, p. 1-22
Att36 - Tony Attwood (trad. Josef Schovanec), Le syndrome d'Asperger: guide complet, De Boeck Supérieur, coll. « Questions de personne. Série TED »,‎ 2009, 487 p.
http://www.participate-autisme.be/go/fr
https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27Asperger

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